Impromptu sur la convalescence de Louis XV1
Ma foi, j’avons sujet de rire ;
Louis est en bonne santé.
Il vient de nous l’envoyer dire
Voyez un peu quelle bonté !

Il n’a pas fait cela sans cause,
Il sait combien je l’aimons tous ;
Que je l’aimions, c’est peu de chose,
Qu’il le sache, c’est tout pour nous.

Il faut lui payer ce message
Par une chanson impromptu ;
Du cœur parlons-lui le langage.
L’amour parle mieux que Phébus.

Que les ris chassent la tristesse.
Vous tous chantez avecque moi,
Et disons dans notre allégresse :
Notre roi vit ! vive le roi !

• 1Autre titre: Par les pères jésuites, le jour de leur tragédie sur les bonnes nouvelles de la santé du roi (F.Fr.13655) - Les jésuites du collège de Louis‑le‑Grand faisant représenter leur tragédie le 6 août 1723, dont le sujet était Régulus et celui du ballet Le Parfait Monarque, le roi, qui, la nuit du 1er au 2 du même mois, avait pensé mourir, mais qu’une saignée du pied suivie de l’émétique avait tiré d’affaire, leur envoya dire par un de ses gentilshommes ordinaires qu’il se portait bien et qu’il avait dormi neuf heures de suite. Lorsque ce gentilhomme arriva, la pièce était commencée, un des jésuites fit une chanson impromptu qui fut chantée à la fin du troisième acte, avant une autre qui avait été préparée sur la convalescence du roi. (M.) (R)