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Les Regrets des acteurs de l’Opéra

Les regrets des acteurs de l’Opéra

Que deviendra notre Opéra ?
Hélas ! personne n’y viendra ;
Le Régent vient d’envoyer paître
Celui qu’on nous donna pour maître1  ;
Hélas ! pleurons notre malheur,
Nous perdons un homme d’honneur.

Landivisiau mettait ses soins
A prévenir tous nos besoins ;
Il aimait la magnificence,
Il aimait encor plus la danse
Et ne voyait que par les yeux
De celle qui danse le mieux2 .

Content de son gouvernement,
Dans un petit appartement
Avec Bourdin et sa maîtresse,
Ils jugeaient tous trois d’une pièce ;
De Duchesne on prenait l’avis,
Il s’entend fort bien aux habits.

Le drôle sait le fin du fin,
Il tient la caisse au magasin,
Et, de peur que l’argent n’y manque,
Il nous paye en billets de banque :
C’est un très honnête bourgeois
De la ville de Quincampoix.

  • 1« On a ôté à M. Landivisiau, maître des requêtes, la direction de l’Opéra, et on l’a donnée à M. de Francine, maître d’hôtel du roi, gendre de Lully, qui l’a eue autrefois. Il y a des chansons faites à ce sujet qu’il faut avoir ; car ce maître des requêtes mérite bien d’être chanté. » (Journal de Marais, 21 fév.) (R)
  • 2La petite Guiot. (M.) (R)

Numéro
$0436


Année
1720 (Castries) / 1721




Références

Raunié, IV,5-6 - Clairambault, F.Fr.12698, p.3 - Maurepas, F.Fr.12630, p.53 et 329-30 - F.Fr.12673, p.290-91 -F.Fr.15131, p.251-52 -  Arsenal  3115, f°195r-195v - Arsenal 2930, p.327-28 - BHVP, MS 580, f°78v-79r - Mazarine, MS 2163, p.425-26 - Mazarine Castries 3983, p.11-12 - Toulouse BM, MS 855, f°155r-156r