Jugement d'un chacun de M. de Beaumarchais
Chacun dit à Berthier, gros vilain1
,
Tu es toujours le même,
Intendant sans entendement,
Et juge sans le moindre jugement,
Voilà, gros vilain, l’allure, gros vilain,
Voilà, gros vilain, l’allure.
Chacun ayant vu tous les vilains
Déjà couverts de blâme,
Quand sur les fleurs de lys des vilains
Il voit la bande infâme, des vilains ,
Chacun la met sur l’épaule des vilains,
Chacun la met sur l’épaule.
Chacun condamne aux frais du procès
Baculard et d’Ayrolles,
Et Marin et Goezman Valentin,
Et la modeste femme du vilain,
Tant que mort s’ensuive à se voir bafoués,
Bafoués tant que mort s’ensuive.
Pour avoir tenté Dame Goezman
Malgré son temps critique,
Puisque mieux que n’a fait Cicéron,
Beaumarchais, tu dois faire une oraison,
Chacun te juge à faire du Parlement
La belle oraison funèbre.
- 11er avril 1774a. ADD. La chanson dont on a parlé est intitulée Jugement d’un chacun de M. de Beaumarchais, sur l’air, Mon cousin l’allure, etc. (M.).
BHVP, MS 705, p.186-87 - Mémoires secrets, IV, 533-34