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Les Trois dames au Mercure

Les trois dames au Mercure1
Châlons, séduit par son ton
Et par son allure :
Sa taille et son pied mignon
Au cœur font blessure.
L’Anglais, qui s’y connaît bien,
Voyant son joli maintien,
L’a mise au Mercure,
O gué,
L’a mise au Mercure.

D’Andlau, par son agrément
Et non sa parure,
Au cœur de plus d’un amant
Fait égratignure.
L’Anglais très publiquement,
L’avouant ingénument,
L’a mise au Mercure

Coigny, par son air fripon,
Sans nulle lecture,
Parle comme un Cicéron,
Plaît par sa nature.
L’Anglais en consomption,
Tout en admiration,
L’a mise au Mercure.

Belles qui voyagerez,
Prenez le Mercure ;
Et certes vous y lirez
La preuve très sûre
Qu’on plaît généralement,
Quand on sait utilement
Se mettre au Mercure
O gué,
Se mettre au Mercure.

  • 1« Trois femmes de la cour, Mmes la comtesse de Châlons, la marquise de Coigny et la comtesse d’Andlau, ont voyagé en Angleterre depuis la paix et ont émerveillé les Anglais au point de s’en attirer des éloges dans leurs papiers publics, lesquels ont été répétés dans le Mercure, qui les a recueillis avidement. De là cette chanson où ces dames sont assez bien peintes ; il est malheureux que le refrain, qui pouvait être piquant, ne soit que plat ou ordurier. » (Mémoires secrets.)

Numéro
$1530


Année
1783




Références

Raunié, X,100-01 - Mémoires secrets, XXIII, 52-53