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Mort de M. le cardinal de Noailles

Mort de M. le cardinal de Noailles
Noailles, O ciel ! vient d’expirer,
Pleurez, pleurez, bons jansénistes
Hélas, pourrez-vous respirer ?
Les carnassiers loups molinistes
Nous voyant brebis sans pasteurs
Vont être nos persécuteurs.

Il a signé, ce me dit-on,
Il a signé, la chose est fausse.
Quand même son seing est-il bon
Étant sur les bords de la fosse
Au tribunal de l’Éternel
C’est un signe sans appel.

A la droite de son Seigneur
Avec Élie il doit paraître.
Cet Élie est son précurseur,
C’est Jansénius, ce grand prêtre,
Tous deux au jour du Jugement
Vous jugeront du firmament.

Jésuites, vous le verrez tous
Balancer votre secte impie
Et d’un dieu saint en son courroux
Venger la justice infinie.
Par eux vous serez condamnés
D’aller au feu des réprouvés.

Tonnez, frappez, persécutez,
Infâme reste de Pélage.
Ces deux saints se sont accostés
Pour défendre de votre rage
Et rendre toujours triomphants
Les jansénistes, leurs enfants.

Je les vois au plus haut des cieux,
Ces deux vieillards si vénérables.
L’un me sourit d’un air gracieux,
L’autre avec ces transports affables,
Et sont pleins du divin esprit
De l’apôtre de Jésus-Christ.

Animés par ces deux grands saints,
Fortifiés par leurs exemples,
Je sens enflammer mes desseins
Jusques à brûler tous vos temples,
Et plein d’un transport furieux
Eteindre vos noms noms odieux.

 

Numéro
$3699


Année
1729 (Castries)




Références

F.Fr.15132, p.222-25 - Arsenal 2931, f°149v-151r - Arsenal 3116, f°89v-90v - BHVP, MS 658, f°168-69 - Mazarine, MS 2164, p.301-04 - Mazarine Castries 3984, p.332-34 - 42-44