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Chanson

Chanson sur le Père Girard1
Cadière, ce monstre nouveau,
Insulte avec audace
A l'humble et vertueux troupeau
Des disciples d'Ignace.
Mais elle emploie vainement le fiel
D'une vengeance noire,
De ces adorateurs du Ciel
L'opprobre fait la gloire.

Le chaste Girard, son appui,
Éprouve mille outrages.
Cadière a gagné contre lui
Cinq cent mille suffrages,
Mais il sait que maints beaux esprits
Zélés pour sa défense
Dans tous les cafés de Paris
Vantent son innocence.

Là, notre Boccace nouveau2
De Thémis prend le glaive,
Et déclarant Girard agneau,
Brûle Cadière en grève.
Dans ce jugement assassin
On reconnaît le style
Du grand défenseur de Tencin
Et de son saint concile.

Parents qui désirez avoir
Des filles bien instruites
Ne manquez pas de les pourvoir
De confesseurs jésuites.
Les Girards ne manqueront point ;
Comptez sur ma parole :
Tous ces pères sont sur ce point
Instruits à même école.

 

  • 1Cette chanson a été faite sur ce que La Motte et ses sectateurs du café de Gradot se déclaraient contre la Cadière et blanchissaient le père Girard. (Castries)
  • 2La Motte. On l’accuse d’avoir fait l’histoire du concile d’Embrun, ce qui a donné lieu à la Chimère embrunoise. (Castries)

Numéro
$1865


Année
1731 (Castries)




Références

F.Fr.15020, f°258r-259r - F.Fr.15145, p.431-33 - F.Fr.15231, f°115r - Arsenal, 2962, p.504-06 - BHVP, MS 658, II, p.16-19 - Mazarine Castries 3985, p.86-87 - Lille BM, MS 69, p.193-95 - Turin, p.267-68