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La Paix est faite

La paix est faite1
A l’empereur dit Louis,
Ne soyons plus ennemis,
Baise mon c…, la paix est faite2
Turelurette.

L’empereur a répondu :
Ne me parle plus de c…,
Je ne l’ai montré que de reste.

Pour terminer nos discords
Et nous mettre tous d’accord,
Partageons ce qui me reste.

M’ôter mes Italiens,
C’est m’enlever tous mes biens ;
Laisse-m’en ma part complète.

Nos alliés mécontents
Jureront entre leurs dents,
De n’avoir que des guinguettes.

Ils seront bien étonnés
De se voir un pied de nez,
Le partage est fort honnête3 ,
Turelurette.

  • 1Lettre datée du 12 décembre 1735, présentant une "petite polissonnerie sur les affaires du temps que nous avons trouvée fort jolie" (Clairambault)
  • 2Les préliminaires de la paix furent signés à Vienne, le 3 octobre 1735. (R)
  • 3« L’empereur, pour avoir procuré un royaume à l’électeur de Saxe, en perdit deux et une grande partie de l’Italie. Il courait risque d’en perdre davantage s’il ne se fût hâté de conclure la paix. Réduit aux plus grandes extrémités, il s’en tira le plus adroitement qu’il était possible aux dépens d’autrui, c’est‑à‑dire de son futur gendre et du grand‑duc de Toscane, car les sacrifices qu’il fit personnellement n’en étaient plus, puisqu’il ne cédait que les États que le sort des armes lui avait déjà ravis. » (Vie privée de Louis XV.) (R)

Numéro
$0822


Année
1735




Références

Raunié, VI,123-24 - Clairambault, F.Fr. 12705, p. 451-53 - Maurepas, F.Fr.12633, p.441-42 - F.Fr.13661, f°227r -F.Fr.15147, p.153-55 -  BHVP, MS 659, p.283-84 - Mazarine Castries, 3986, p.288-89