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Complainte de France au sujet de la mort du maréchal de Berwick

Complainte de France
au sujet de la mort

du maréchal de Berwick
Berwick, notre bon général1 ,
Etait issu d’un sang royal.
Hélas, il a perdu le jour
Tout devant Philipsbourg.

Vengeons Berwick, nobles soldats,
Dans les assauts, dans les combats
Si Eugène ici veut venir (bis)
Faisons-le repentir.

La veille de la Pentecôte, hélas,
Berwick à pied, non à cheval,
S'en vint dans nos retranchements (bis)
S'exposer hardiment.

Vers les sept heures du matin
No grenadiers, les armes en main
Berwick s'avance pour les voir (bis)
La tranchée l’a vu choir.

C'est un gros boulet de canon
L'a frappé au milieu du front
Sa tête jusqu'à son menton (bis)
Saute sur les gabions.

Ce terrible coup de brutal
A détruit notre général.
Philipbourg, tu as fait le coup (bis)
Tu payeras à ton tour.

Vengeons donc la mort de Berwick
Qu'on sait à présent à Madrid.
Eugène vint d'un pas égal (bis)
Nous sommes sans général.

Nous n'y resterons pas longtemps.
Eugène, chacun vous attend.
Si Berwick n'est plus avec nous, (bis)
Prenez bien garde à vous.

Nous avons de bons généraux
Qui ne sont pas des plus nouveaux,
Ils sont tous dignes de renom (bis)
On va dire leurs noms.

D'Asfeld, Broglio et Tingry,
Belle-Isle n'est pas dans l'oubli
Le duc de Noailles, vous savez,,
Vos lignes il a forcées.

Le comte de Saxe vraiment
A forcé vos retranchements
Les deux pistolets à la main
Aux lignes de Sterling.

Quoique nous n'ayons plus Berwick,
Tous ces seigneur, on vous le dit,
Nos princes avec eux en fureur
Battront bien l'empereur.

Avancez donc, gardes à cheval,
Qui gardez notre général
Transportez-le donc vitement
Dans son gouvernement.

Tout Strasbourg a la larme à l'oeil
En mettant Berwick au cercueil
Chacun témoigne sa douleur
pour ce bon gouverneur.

Tout comme s'il était vivant
On a vu au gouvernement
La garde posée comme il faut
Capitaines et drapeaux.

Le sénat marque son chagrin
Aussitôt Monsieur de Klinglin
Ordonne du soir au matin
Un beau cercueil d'étain.

Voilà donc son corps embaumé.
Il n'est pas encore enterré.
Dans la chapelle de Saint-Laurent
C'est tout flambeaux d'argent.

la générale et le canon,
Les cloches aavec leur carillon,
Font border partout les remparts
Par ces nobles soldats.

La Ferre à de bons grenadiers (sic)
La marine était des premiers
Et plusieurs autres régiments
Marchaient bien tristement.

La cathédrale est toute en deuil
Dames et seigneur la larme à l'oeil
Cette pompe funèbre-là

Fait pleurer le soldat.

Peut-on rien voir de plus dolent
De voir Berwick entre deux rangs
Dans son cercueil clairement
Porté par six sergents ?

Dans la ville de toute parts
Chacun gémit, pleure à l'écart.
Un requiescant in pace
Nous lui devons donner.

De l'Église au gouvernement,
Le clergé et tous les couvents
Voyez le maréchal du Bourg
Qui en pleure à son tour.

Ce convoi marche tristement
Et sortant du gouvernement
Les flambeaux là ne manquaient pas
Qui suivaient pas à pas.

Grand Dieu, recevez, s'il vous plaît,
Berwick, général des Français,
Par charité en paradis,
Et nous autres avec lui.

  • 1Couplet présent seulement dans Arsenal 2934.

Numéro
$1740


Année
1734




Références

F.Fr.12675, p.169-75 - F.Fr.15137, p.170-76 - Arsenal 2932, f°143v-148r - Arsenal 2934, p.192-99 - Arsenal 3116, f°162r-163v - BHVP, MS 658, p.127-32 - Lyon BM, MS 1553, p.120-27 et 210-17