Chanson sur M. le maréchal de Belle-Isle,

fait duc au mois de mars 1742

Le Roi décore le grand nom

Du noble comte de Vernon1

Du premier rang de son État.

             Alleluia

Il était digne d’un tel emploi

Par son mérite et ses exploits

Qu’en Allemagne on admira.

             Alleluia

Ce nouveau confrère de plus

Nous fait honneur, Messieurs les Ducs,

Il vous fallait ce Fouquet-là.

             Alleluia

Faites en corps remerciement

Au maître du gouvernement

lequel vous en gratifia2 .

             Alleluia

Notre honnête homme de Cardinal,

Fleury, ministre sans égal,

N’a qu’à partir après cela

             Alleluia 

Fouquet le coche conduira,

D’un fort grand train le mènera

Et puis le fiacre versera

             Alleluia

Alors le bon Monsieur Tencin,

Très honnête homme, prélat romain

Bien à propos arrivera

             Alleluia

Quoique galeux jusqu’au menton,

Demandons-lui protection,

Le Saint-Père nous bénira

             Alleluia

Malgré l’air doux, simple et bénin

Qu’affecte Monsieur Chauvelin

De son logis ne sortira

Alleluia

On connaît trop le pèlerin

Et ses tours de maître Gonin,

A Bourges bourgeois restera3

             Alleluia.

Si nous rayons quelqu’autres acteurs

De même aloi, même valeur,

L’L'enfant de cour redoublera

             Alleluia.

Fouquet est duc et le sera2 ,

Mais pour pair on ne le fera

que des seuls enfants qu'il aura.

             Alleluia

• 1 Le maréchal de Belle-Isle prend dans ses titres la qualité de comte de Vernon.
• 2 a b Couplet ajouté dans Mazarine Castries
• 3Exilé à Bourges depuis le mois de février 1737.