Chanson nouvelle touchant l’armée de Mr de Noailles en Flandres
Marchons, braves Français1 ,
Pour nous mettre en campagne ;
Chacun de nous n’épargne
Anglais et Hollandais ;
Pour l’honneur de la France
Dans les sièges ou combats
Faisons voir la puissance,
Montrons notre vaillance,
La force de notre bras.
Toute la maison du Roi,
Ses nobles mousquetaires
Et les Chevau-légers
Sont partis avec joie.
Messieurs les gendarmes
Avec les gardes d corps,
A les voir c’est un charme
Tenant en main les armes
Ne craignent pas la mort.
Ah ! qu’il fait beau de voir
Nos grenadiers à cheval
Tous ces cœurs martials
Etant dans le devoir ;
Gardes françaises et suisses
Pour l’honneur de Louis
Combattront d’un grand zèle
Avec un cœur fidèle
Contre leurs ennemis.
Prenez garde aux Français,
Aux armes de la France ;
Et craignez sa puissance,
Vous aussi les Anglais ;
Une armée formidable
Va se mettre en chemin ;
Ils ont inébranlables,
Vous seront redoutables
Partout dans leur dessein.
Deux cents pièces de canon
Ont la France préparé ;
Vous sentirez leur dard
Dans les occasions ;
Et des bombes par mille,
Quantité de mortiers
Ça n’est point inutile
Pour soumettre vos villes
Par force ou amitié.
Même on dit que le Roi
Y sera en présence.
Mons, on est en balance,
Ou Tournai, croyez-moi,
Vous devez vous attendre
Qu’on vous fera danser
La gavotte de Flandre,
Ou sinon faut vous rendre
Aux approches de l’armée.
Que de préparations
Tant sur mer que sur terre ;
Ah ! quelle rude guerre,
Ou cédez à Bourbon ;
Pour vous plus de négoce,
Ennemis peu courtois ;
Ça vous sera bien atroce,
On épuisera vos forces,
De même qu’aux Anglais.
Ah ! messieurs les Anglais,
Regardez : le soleil
Jamais ne fut pareil
Au grand roi des Français ;
Vous devez à l’Espagne
Toutes ces provinces unies
Il veut cette campagne
Qu’en rien on vous épargne
Que vous soyez soumis.
- 1Chanson nouvelle touchant l’armée de Mr de Noailles en Flandres et la joie qu’ont les soldats d’aller en campagne
Clairambault, F.Fr.12711, p.73-75 - Maurepas, F.Fr.12647, p.47-50
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