Calotte de Deslandes, curé doyen
De par le dieu porte-marotte,
Nous, Généraux de la Calotte,
Informés qu’un curé doyen
Nommé Deslandes, homme de bien,
Lequel, bien loin d’être hypocrite
Aurait pris pour sa Sunamite
La femme de son cher voisin,
Avec laquelle en son jeune âge
Il aurait fait un bon ménage
Et vécu comme bon cousin
Jusque là qu’en paralysie
Ledit, perclus de ses deux bras,
Ne pouvant lors prendre son cas
Pour se décharger la vessie,
Ladite dame officieuse
Honnêtement le lui prenait
Et d’une main religieuse
Dans l’urinal le dirigeait,
Et cela devant tout le monde,
Comme ne trouvant rien d’immonde
À servir un curé doyen
Dont le caractère est sacré.
À ces causes, rendant justice
Au susdit Sieur curé doyen,
Prêtre très docte et très chrétien,
L’admettons dans notre milice,
Lui donnons calotte et cordon,
Et comme il fait venir son nom
Des Deslandes dont les croisades
Font honorable mention,
Lui déléguons pour pension
Un dixième sur les cassades
De ceux qui, nés dans un bas rang,
Se disent issus d’un beau rang.
Plus voulons que dans Terceville
Desarmois, son seigneur direct,
Conformément à l’Évangile
Ait pour lui beaucoup de respect
Et qu’il lui présente la dîme
Avec un grand salamalec
Comme Abraham, homme sublime,
L’offrit au grand Melchisedec.