Brevet de Fripon en titre d'office pour la Faye
De par le dieu porte-marotte,
Nous, Général de la Calotte,
Persuadé qu'en tout État
Les grands fripons sont nécessaires,
Et que dans certaines affaires
L'usage en est très délicat :
Gens d'artifice et de manège,
Qui, blancs au dehors comme neige,
Sont au-dedans plus noirs comme poix,
Ne reconnaissant d'autres lois
Que celles de prendre sans cesse,
(N'importe point de quelle part)
Et réaliser en espèce,
Aux dépens du tiers et du quart.
Caractère indigne, mais comme
Un tel, quoique fourbe et menteur,
Doit avoir l'air d'un honnête homme,
 tre poli complimenteur ;
Nous choisissons pour ce beau rôle,
Celui dont nous taisons le nom
Pour très bonne et juste raison,
Mais qui pourrait tenir école,
Et servir de maître aux…
Les plus adroits et les plus fins.
Voulons pour ce grand personnage,
Docte en l'art de patelinage,
Si dédié, si raffiné,
Qu'à Paris on le qualifié [sic]
De parangon du Dauphiné,
tant il excelle en fourberie !
Entendons que dans notre cour
Il ne soit fait aucun bon tour,
Subtilité… [sic]
Dont il ne soit dit l'inventeur,
Ou tout au moins le promoteur,
Le ministre et l'exécuteur.
Nous reposons sur son génie,
À nier ce qu'il a promis,
À trahir ses meilleurs amis,
À souffrir affront, incartade
Et menace de bastonnade
De la part de ces esprits chauds,
Qui dans le fort d'une querelle,
Veulent que leur mérite excelle
¿ réaliser sur le dos.
Lui donnons pour profits et gages,
Deux mille écus sur les nuages
Et brouillards du pays Normand,
Où tenir parole et serment
Est une méthode abusive.
Voulons qu'il ait voix décisive
Dans tout conseil où nous serons
Contraints d'employer des fripons
Lui décernons double calotte,
Avecque notre grand cordon.
Plus commettons le Sieur La…
Pour chanter son los et renom,
Afin que l'ignorant vulgaire,
Leurré par ce rimeur sévère,
Donne en ses pièges pleinement.
Fait au conseil du Régiment
L'an surnommé l'an aurifère
Par le Système Terrasson.
Signé Torsac, et moi Aymon.