Brevet de capitaine au Régiment de la Calotte

pour M. de Thuret, directeur de l’Opéra

De par Momus, père joyeux,

Protecteur des farces et jeux

De tout officier subalterne

Et gens braves à la moderne.

À Thuret, notre amé féal,

Par une estime sans égale,

À cause de son grand renom,

Pour sa connaissance en taudion [sic]

Nous, ministre de la Marotte,

Distributeur de la calotte,

En vertu de l’autorité,

Du plein pouvoir et liberté

Que nous possédons maintenant

Pour agrandir le Régiment

D’officiers braves et vaillants,

De vieux guerriers et conquérants,

Chez qui l’honneur et les prouesses

Brillent en toutes les espèces,

Gens surtout bien qualifiés,

Capitaines et écuyers,

Et dont le bras plus d’une fois

Ait fait de notables exploits.

Instruits de science certaine

De la valeur d’Armand-Eugène,

lui conférons dès à présent

Une compagnie au Régiment ;

D’autant que, de façon hardie,

Il expose, dit-on, sa vie

pour la gloire de la Calotte

Dont il respecte la Marotte.

Voulons que cette compagnie

Notre greffier lui expédie

Et que, pour faire paroli,

En même temps y associe

pour un autre digne de lui,

Le brevet de seul défenseur,

Ensemble de grand protecteur

Des hommes vaillants et sans peur,

Des guerriers méprisant l’horreur

Et du trépas et du destin.

Fait dans le bureau calotin

Le neuf septembre, vendredi,

À quatre heures après-midi.