Sans titre
Lorsque sur le Mein les Anglais
Virent paraître les Français,
Ils eurent une peur du Diable
Et crièrent tous à l’instant :
Cette place n’est pas tenable,
Milord, décampons promptement.
Pour calmer leur cœur éperdu
Milord Stair leur a répondu :
Des Pierrots, ce n’est que la bande.
Braves Anglais, que craignez-vous ?
Le duc de Grammont les commande.
Ce nom seul les rassura tous.
Allons donc, Messieurs les Anglais,
Il faut recevoir ces Français.
Pour nous on ne pouvait mieux faire.
Il voulait avoir le bâton,
Mais il aura les étrivières.
Milords et Messieurs frappez don.
Ils ont tant frappé ce Grammont
Qu’à son retour pour guerdon
Entrant dans Paris la grand-ville
On lui chantera, c’est assez.
Archers, qu’il aille à la Bastille
Prier Dieu pour les trépassés.
Vos soldats, Monsieur de Grammont
Mériteraient pareil affront.
On sait qu’ils n’ont rien fait qui vaille.
Telle troupe, tel commandant,
Car dès qu’il s’agit de bataille
On ne les voit plus par devant1 .
- 1A l’affaire de Dettingen du 27 juin, le duc de Grammont par son étourderie fut cause de l’horrible massacre de tant de braves officiers qui mettent toute la France en deuil.
Maurepas, F.Fr.12646, p.285 - NAF.9184, p.380 - Mazarine Castries 3988, p.281-83
$2995 reproduit les deux premiers couplets. Les textes $6573-6579 évoquent la défaite de Dettingen et en accusent les ducs de Grammont et de Noailles.