Sur l'abbé Terrasson
Sur l’abbé Terrasson
Le célèbre abbé Terrasson1
Pour fine fleur donne du son,
Vil défenseur d’un faux système2
Il nous montre que l’inventeur
Quoique fourbe au degré suprême,
L’est moins que son adulateur !
- 1Jean Terrasson, littérateur et érudit (1670‑1750), destiné par son père à l’Église, était entré à l’Oratoire et avait reçu le sous‑diaconat, lorsqu’il renonça à l’état ecclésiastique, pour lequel il n’avait aucune vocation. Cet homme modeste, naïf et désintéressé n’échappa point à la fièvre de l’agiotage, ainsi que nous l’apprend un contemporain : « La contagion avait promptement gagné de proche en proche, au point de faire tourner les meilleures têtes ; c’est ce que prouve sensiblement l’anecdote de La Motte et de l’abbé Terrasson. Ces deux sages, car le premier, quoique poète, était encore plus philosophe, renommés par leur bon sens exquis, par la justesse de leur dialectique, par la profondeur de leur raisonnement, dissertaient un soir sur la folie du jour et s’en moquaient. Quelque temps après, ils se trouvèrent nez à nez dans la rue Quincampoix : honteux, ils voulurent d’abord se fuir ; mais enfin n’ayant rien à se reprocher, ils convinrent qu’il ne fallait jurer de rien, qu’il n’y avait point d’extravagances dont l’homme ne fût capable, et furent chacun de leur côté faire la meilleure négociation possible. » (Vie privée de Louis XV) (R)
- 2L’abbé Terrasson, auteur des trois lettres qui justifient le Système de Law (M)
Raunié, III,167-18 - Clairambault, F.Fr.12697, p 384 - Maurepas, F.Fr.12630, p.227 - Nouv.Acq.Fr. 4773, f° 13v - Mazarine Castries 3982, p. 419
L’abbé Terrasson, auteur des trois lettres qui justifient le Système de Law