Guiche aux gens de bien pourra plaire.

On lui trouvera l’esprit fin ;

Sa femme fera peu d’affaires

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Les grâces quittant la Duchesse

Iront toutes chez la Berry ;

Conti marchera sans noblesse

Quand je quitterai le Sillery.

La joie règnera dans Versailles,

La foi sera dans tous les cœurs,

On ne verra plus de Noailles

Quand je quitterai cette liqueur.

Sans risque on verra La Vrillière ;

Courcillon n’aura plus d’attraits ;

Cessac deviendra vive et fière

Quand de l’amour j’éviterai les traits.

Quand Coeuvres d’amour assouvie

N’épuisera plus le blondin,

Quand son coeur sera sans envie,

Je consens de demeurer sans vin.

Villars sera pieux et modeste,

Il passera pour un héros,

Sa femme pour une autre Alceste

Quand je cesserai d’aimer les pots.

La Maisons brillante et légère,

A sa sœur elle sera chère

Quand je quitterai cette liqueur.

Desforts se croira sans mérite

Et fera grâce au genre humain,

Abbés n’auras plus à sa suite,

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Thémis mettra sa confiance

Et sa sûreté dans la main

De celui qui tient sa balance

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Verdun, plein d’un orgueil extrême

N’affectera plus l’esprit fin,

Il décidera par lui-même

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Fussé sera chaste et modeste,

Staffort reviendra d’Avignon,

Nocé n’aura plus l’air funeste

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Dorcey sera douce et moins fière,

Verdun n’ira plus au balcon ;

On aimera la Mésangère

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Turgot sera triste et rêveuse,

Elle parlera sans dessein ;

Breteuil deviendra scrupuleuse

Quand je cesserai d’aimer le vin.

On respectera La Vrillière,

On estimera Pontchartrain,

D’Antin fera mal ses affaires

Quand je cesserai d’aimer le vin.

Sagonne cessera de nous plaire,

N’inquiètera plus Vénus ;

Duclos plaira moins au parterre

Quand je cesserai d’aimer le vin.