Que notre grand amiral

Accueille au Palais-Royal1

Non les filles de mémoire,

Mais les tréteaux de la foire,

Et Mercure et Tabarin,

C’est bien, très bien !

Moins d’honneur et plus de gain.

Moi, je pense comme Grégoire,

J’aime mieux boire.

Que des doigts accrédités2

Procurent à nos beautés

Et des extases lubriques

Et des crises harmoniques

Qui ne guérissent de rien,

C’est bien, très bien ;

Cela ne les blesse en rien ;

Moi je pense, etc.

Que la docte faculté

Dise en toute humilité :

Oui, Messieurs, dans chaque cure

On doit tout à la nature

Et nous n’y sommes pour rien,

C’est bien, très bien ;

On le savait, ma foi, bien.

Moi je pense, etc.

Que pour un emprunt royal

Que l’on payera bien ou mal,

On voie ainsi que de source

L’or ruisseler de la bourse

Du peuple parisien ;

C’st bien, très bien ;

Moi, je n’y porterai rien,

Car je pense, etc.

Qu’on rencontre nos prélats,

De leur exil déjà las,

Malgré la sage ordonnance

Qui leur enjoint résidence,

Et  maints soupers clandestins ;

C’est bien, très bien,

Leur précepteur y va bien ;

Moi je pense, etc.

• 1Le petit couplet que je vous ai dernièrement envoyé sur le héros d’Ouessant été le précurseur d’une chanson assez maligne et qui m’a paru assez plaisante pour que vous ne me blâmiez pas de l’avoir transcrite.
• 2 Allusion au doigt de cour chanté en $2558 et $2563.