Vers sur Mignard, peintre, Languet, évêque de Soissons, et Marie Alacoque
Vers sur Mignard, peintre, Languet, évêque de Soissons,
et Marie Alacoque1
Grâce à deux pinceaux admirables
Deux La Coque vivront dans la postérité,
Leurs noms célèbres, mémorables,
Ont reçu l’immortalité.
L’une, à Rome, autrefois courtisane fameuse,
Fut peinte par Mignard épris de sa beauté,
Et de ce grand pinceau, merveille précieuse,
L’ouvrage au poids de l’or fut en France acheté.
L’autre, de son métier béate, mais plus folle,
Vient d’être peinte par Languet,
Peintre illustre et tel qu’en effet
N’en offrent point l’antique et la moderne école.
Or, qui des deux portraits et des deux ouvriers
Chez nos neveux, de chefs-d’œuvre avides,
Sera jugé plus digne de lauriers ?
S’ils ont des calotins, s’ils ont des cerveaux vides
(Comme l’on n’en saurait douter)
Sur Mignard, à coup sûr, Languet doit l’emporter.
- 1Autre titre : Sur les deux Marie à la Coque.
Arsenal 2962, p.388-389 - Arsenal 3133, p.92 et 201 - 4-RES-0323, f°' (oins les trois derniers couplets)
Marguerite Alacoque "vient d'être peinte par Languet". Sa biographie est bien parue en 1729.