Sans titre
Vers adressés aux mousquetaires par M. Saurin,
après la première représentation de Spartacus1
Enfants du Dieu de la Thrace,
Dont le front jeune et guerrier
Ceint de myrte et de laurier
Brille de grâce et d’audace ;
Séminaire des héros,
À l’ennemi comme aux belles
Ne tournant jamais le dos,
Bâillez aux pièces nouvelles,
On sait trop bien qu’il le faut,
Mais ne bâillez pas si haut !
Protégez notre faiblesse
En marquant moins votre ennui ;
Vous nous devez votre appui :
À Paphos comme au Permesse,
De tout temps, fêté, chéri,
Mars eut Vénus pour maîtresse,
Apollon pour favori.
- 1Un ordre du duc d’Aumont avait privé les mousquetaires de leurs entrées à la Comédie-française. Ceux-ci, pour se venger, avaient résolu de siffler les nouvelles pièces qu’on donnerait (voir Collé, JM, janvier 1760, t.II, p.210 ; février, t.II, p.215). Saurin essaya de prévenir cette tracasserie en leur envoyant ces vers (CLG)
CLG [éd.Kölving], VII,83