Chanson
Girard dans le siècle où nous sommes
Leurre-t-on aisément les hommes ?
Le monde est devenu trop fin ;
Hormis un prélat trop nicaise
Qui pourrait prendre une catin
Pour une autre sainte Thérèse ?
Dans le temps qu’avec la Cadière,
Dit-on, de plus d’une manière
Tu contentais ta passion,
De ta sainte de contrebande
Le bon évêque de Toulon
Pensait à faire la légende.
De l’histoire qu’il prétend faire
Il croit, comme un digne confrère,
S’immortaliser tout de bon,
Que Soeur Cadière qu’il invoque
Damera bientôt le pion
A la Sœur Marie Alacoque1
.
La Tour, quittez cette manie2
Et laissez-vous comme Tobie
Guérir de votre aveuglement.
Un carme fera cette cure3
Et vous fera voir clairement
La plus diabolique imposture.
Les visions s’évanouissent,
Toutes les extases finissent.
Il ne reste que deux amants.
Cette gloire si bien construite
Devient celle des musulmans
Et le paradis des jésuites4
.
F.Fr.23859, f°56 et f°87r - Turin, p.9-10