La Mort de l’empereur
La mort de l’empereur1
La nuit du vingt au vingt et un
Monsieur l’empereur est défunt.
Il est mort d’avoir rendu l’âme,
Et par ce coup d’un sort malin,
Veuve est restée sa pauvre femme
Et monsieur son fils orphelin.
Savoir s’il a bien ou mal fait,
On en jugera par l’effet :
S’il donne la paix à la France
Il ne peut qu’en être approuvé ;
Mais s’il nous remet en dépense,
C’est bien le tour du réprouvé.
On va pour l’éducation
Mettre son fils en pension.
Et la veuve qui se lamente,
L’Europe va faire un effort
Pour la faire entrer gouvernante
Des enfants de monsieur Dufort2
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- 1autre titre: Chanson sur la mort de Charles Albert de Bavière VII, arrivée à Munich La nuit du vingt au vingt et un (Arsenal 3133) - - « L’empereur Charles VII, si peu respecté dans l’empire et n’y ayant d’autre appui que le roi de Prusse, se voyant toujours le jouet de la fortune, accablé de maladies que les chagrins redoublaient, succomba enfin à Munich le 20 janvier 1745, en laissant cette leçon au monde, que le plus haut degré de la grandeur humaine peut être le comble de la calamité. Il n’avait été malheureux que depuis qu’il avait été empereur. La nature dès lors lui avait fait plus de mal encore que la fortune. » (Voltaire.) (R)
- 2M. Dufort, fermier général, avait été placé par Orry à la tête des postes. « C’était, dit le marquis d’Argenson, un homme connu par sa somptuosité scandaleuse. » (R)
Raunié, VII,46-47 - Maurepas, F.Fr.12648, p.57 - F.Fr.13658, p.77 - F.Fr.15140, p.245-46 - Arsenal MS 3133, p.569 - BHVP, MS 550, f°51v-52r - Mazarine Castries 3989, p.118