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Les Amours du prince de Conti

Les amours du prince de Conti
Une nouvelle fort plaisante,
Qui paraît même intéressante :
Allez dedans la rue Chapon,
Et vous y trouverez deux filles1 ,
Entretenues tout de bon
Par un merle et une chenille2 .

Le merle chante comme un diable,
Et la chenille abominable
Cherche à lui disputer le pas ;
Mais, pour apaiser leur querelle,
Est survenu un fier-à-bras3 ,
Qui s’est saisi de la plus belle.


Conti, on publie dans Paris,
Pour moi, je n’en suis point surpris,
Que vous f… la Barbarine,
Que vous lui donnez de l’argent4 ;
Un héros d’aussi bonne mine
Ne devrait pas payer comptant. —

Quand on veut prendre ses ébats,
Il faut bien donner des ducats,
Ainsi je n’en fais plus mystère,
Car c’est dedans la rue Chapon,
Que par devant et par derrière
Faisons éjaculation.

  • 1Mlles Barbarine. (M.) C’est sans doute de l’une d’elles que le marquis d’Argenson parle ainsi dans ses Mémoires, à la date du 15 juillet 1739 : « Il a dansé hier une nouvelle danseuse à l’Opéra. Elle est Italienne et se nomme la Barbarini. Elle saute très haut, a de grosses jambes, mais danse avec précision. Elle ne laisse pas d’avoir des grâces dans son dégingandage. Elle a été fort applaudie et il est à craindre que sa danse ne soit fort suivie. » (R)
  • 2M. le comte de Choiseul et M. le marquis de La Carte. (M.) (R)
  • 3M. le prince de Conti. (M.) (R)
  • 4On dit qu’il lui a donné 30 000 livres. (M.) (R)

Numéro
$0917


Année
1740




Références

Raunié, VI,275-76 - F.Fr.12675, p.344 (les deux dernières strophes) et p.376 (strophes 1-2) - F.Fr.13655, p.341 (strophes 3 et 4 seulement) - F.Fr.15137, p.408 - Arsenal 2934, p.390 et 435 (scindée en deux parties) - BHVP, MS 658, p.284