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Les Aventures de mademoiselle Pélissier

Les aventures de mademoiselle Pélissier
Or écoutez, grands et petits,
Ce qui se passe dans Paris
D'un juif avec une chrétienne,
Qui, comme une vilaine chienne,
Couche avec lui impunément,
Le tout pour avoir son argent.

Son mari qui est à Rouen
Est venu fort secrètement
Et s'en est retourné de même
Après lui avoir fait son thème
Et donné son consentement
Pour duper cet indigne amant

Elle part donc avec ce juif1
Qui pue comme un quintal de suif,
Pour aller faire sa fortune,
Qu'elle dit n'être pas commune.
Enfin elle suit sans horreur
L'ennemi de notre Sauveur.

Elle se moque de cela
Et prend congé de l'Opéra :
Adieu, Paris, adieu parterre,
Tu ne nous feras plus la guerre.
Adieu, Francoeur2 , mon petit coeur,
Je te souhaite bien du bonheur.

Adieu tous mes anciens amis.
Je vais dans un autre pays
Que l'on appelle la Hollande,
Où personne ne vous demande
Si vous êtes juif ou chrétien,
Car tout cela ne sert de rien.

Il est sûr que quelque matin
Elle verra l'esprit malin
Qui fait sentinelle à sa porte.
Crains, Pélissier, qu'il ne t’emporte
Ou que tu ne périsse un jour,
Comme a fait monsieur Deschaufour3 .

  • 1Elle refusa de le suivre en Hollande comme nous l'apprennent d'autres chansons. (R)
  • 2François Francoeur, entré fort jeune en qualité de violoniste à l’Opéra, avait été admis dans la musique de la Chambre du roi. (R)
  • 3Dechauffours, brûlé pour crime de sodomie.

Numéro
$0701


Année
1730




Références

Raunié, V,228-30 - Clairambault, F.Fr.12700, p.295-97 -Maurepas, F.Fr.12632, p.160-61 -  F.Fr.13660, f°9 - F.Fr.13660, f°96-97- F.Fr.15146, p.13-16