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Sans titre

Coquette sans pudeur1 , fière de mille amants2 ,
Femme à quarante époux, presque tous impuissants,
Mère de quelques mots, régente d’orthographe ;
En ce jour solennel, tes autels sont déserts ;
On ne t’adresse point de prose ni de vers :
On ne s’occupe plus que de ton épitaphe3 .

  • 1Un candidat rejeté pour le prix de l’Académie française lui a adressé ce galant madrigal (CLSP)
  • 2L’on n’a point concouru cette année pour le prix de l’Académie française. Il ne leur a été envoyé ni prose ni vers (M.). Depuis quelque temps les portefeuilles de messieurs les Quarante paraissent épuisés. On ne lit plus rien, ou on lit des choses si médiocres que le public meurt d'ennui à ces assemblées. Enfin cette année il n'y a eu ni pièce à couronner, ni pièce à lire, et l'Académie est restée fermée. Cette époque lui fait peu d'honneur, et a donné occasion à l'épigramme suivante qui n'est pas trop bonne (Grimm)
  • 3Il y a un vers excellent dans cette épigramme, le reste est lâche et mal fait ; mais le second vers est digne de Piron, à qui l’on attribuait cette épigramme ; elle n’est pas de lui. Outre qu’il la nie, ce n’est pas là sa manière ; et de plus, il ne se fût jamais permis la fausse rime d’amants et d’impuissants ; d’ailleurs cela est faible et il a bien une autre force (Collé).

Numéro
$3497


Année
1756

Auteur
Piron ?



Références

Clairambault, F.Fr.12721, p.167 - F.Fr.10479, f°510r - Arsenal 3128, f°367v - Piron, OC, t.IX, p.173 - CLG [éd.Kölving], III,220 - Collé, II,56 - CSLP, II, 196 - Poésies satyriques, p.29