Sur l’entrée des armées combinées

de France et d’Espagne

Du grand Conti

Célébrons l’immortelle gloire ;

Du grand Conti,

Prince né pour l’honneur des lys,

Sur ses pas marche la victoire.

Chantons tous, célébrons la gloire

Du grand Conti.

Aux Piémontois

Il ravit les plus fortes places

Aux Piémontois1

Sous lui nos belliqueux François,

Témoins de sa guerrière audace,

Partout vont faire volte-face

Aux Piémontois

Dans leurs rochers

En vain ils cherchent un asile ;

Dans leurs rochers,

Conti, tu vas les y chercher.

Tu sais en général habile

Te frayer un chemin facile

Dans leurs rochers2 .

De tous côtés

Ta vaillance les met en fuite,

De tous côtés.

Épars, tremblants, épouvantés,

L’affreuse peur qui les agite

Leur offre un dieu Mars à leur suite,

De tous côtés.

C’est vainement

Que leur prince3 enfle leur courage ;

C’est vainement

Qu’il se surpasse en combattant ;

Honteux, confus, plein de rage,

S’il veut les sauver du carnage

C’est vainement.

Il en est temps,

Piémontois, mettez bas les armes ;

Il en est temps ;

Tous vos efforts sont impuissants,

Ou si Mars a pour vous des charmes,

Aux lys français joignez vos armes,

Il en est temps.

De vos États

Sauvez la plus belle partie,

De vos États

Évitez de nouveaux combats

Ou vous perdrez dans l’Italie

La plus belle et riche partie

De vos États.

Ne comptez plus

Sur l’audacieuse Angleterre ;

Ne comptez plus,

Ses secours sont secours perdus ;

La paix lui devient nécessaire,

Quelle puisse pousser la guerre. [sic]

Du grand Louis

Recherchez l’illustre alliance ;

Du grand Louis,

Rendez-vous heureux à ce prix.

Vous trouverez votre défense

Dans la valeur, dans la puissance

Du grand Louis.

• 1Le Fort Dauphin.
• 2Il périt beaucoup de monde dans cette action, tant d’un parti que de l’autre.
• 3Charles-Emmanuel, duc de Savoie et roi de Sardaigne.