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Réponse d'Arnaud

Réponse de M. d’Arnaud

Ovide chante l’Empereur,

C’est d’une muse peu timide ;

Mais l’Empereur chanter Ovide

C’est le comble de la faveur.

 

De cette grâce singulière,

Grand Roi, vous daignez m’honorer ;

L’adorateur le plus vulgaire

Par son Dieu se voit célébrer.

 

Que l’envie en ce jour ranime

Tous les serpents de sa fureur,

Son désespoir est légitime,

Je suis au faîte du bonheur.

 

Je ne suis point sur le Parnasse,

Mais mille fois plus glorieux,

Vos vers m’accordent une place

Qui m’élève au plus haut de cieux.

 

Comment pourrais-je reconnaître

Un bienfait aussi précieux ?

Je ne puis qu’aimer mieux mon Maître ;

L’Amour acquitte envers les Dieux.

 

À ma muse, qui vient d’éclore,

Vous annoncez un sort brillant ;

Grand Roi, Voltaire à son couchant

Vaut mieux qu’un autre à son aurore.

 

Mais si vous daignez me prêter

Quelques traits de votre lumière,

À ce prix j’ose me flatter

D’obtenir l’éclat de Voltaire.

Numéro
$7194


Année
1750

Auteur
Arnaud (Baculard d')



Références

F.Fr.15153, p.397-99 - BHVP, MS 661, f°46r-46v


Notes

Réponse à $7193