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Les Appas de Mademoiselle

Les appas de Mademoiselle1
La fille la plus vénérable,
Sans contredit,
S’ajoute un titre respectable2 ,
Dont chacun rit ;
Demoiselle par excellence,
Trouvez donc bon,
Qu’on vous dédie avec licence
Une chanson.

Malgré votre art et votre adresse
A réparer
Ce qu’une prochaine vieillesse
A pu gâter,
Ma muse qui trop s’évertue,
Me peint ici
Ce qu’à Concombre3 , toute nue,
Vit Tanzaï.

La ressemblance en est frappante,
En certain point ;
D’une huile jaune et dégoûtante
J’ai des témoins :
Deux mille à qui Coigny succède,
Diront ici
Tout ce qu’à la fée qui l’obsède,
Dit Tanzaï.

  • 1 - Autre titre: Sur Mlle de Charolais -  « Dans les jours gras derniers elle avait grande compagnie à souper, entre autres le comte de Coigny, fils du maréchal, que l’on dit être sur son compte ; après le souper elle renvoya tout le monde. Le petit duc de Nivernais, jeune homme de quinze ou seize ans, quittait la partie avec peine, mais, obligé d’obéir, il se cacha derrière une portière et demeura témoin du tête à tête avec le comte de Coigny. Il a été réprimandé par la princesse et il s’est vengé par une chanson assez déshonorante sur les appas cachés de la princesse. » (Journal de Barbier, mai 1735.) (R)
  • 2Le roi lui a donné le titre de Mademoiselle comme l’ont les nièces des rois (M.).
  • 3La fée Concombre est un des personnages du roman de Crébillon fils, Tanzaï et Néadarné. On trouvera la scène à laquelle il est fait ici allusion au chapitre XV, qui a pour titre : Contre quoi l’on se trompe à ce qu’on imagine.

Numéro
$0815


Année
1735

Auteur
duc de Nivernais



Références

Raunié, VI,107-08 - Clairambault, F.Fr.12705, p.401 -Maurepas, F.Fr.12633, p.425-26 -  F.Fr.15140, p.41-42 - Mazarine Castries 3986, p.258-59 - Barbier, III, 19