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Parodie

Vers de M. Saurin1
Pour la sixième fois, en pleurant Mélanie,
Mon admiration se mêle à ma douleur :
Ton drame si touchant, tes vers pleins d’harmonie
Retentissent encore dans le fond de mon cœur.
Poursuis ta brillante carrière :
Appelé par la gloire, on t’y verra voler.
Tu nous consoleras quelque jour de Voltaire,
Si quelqu’un toutefois peut nous en consoler.

Parodie
J’ai lu plus d’une fois ta triste Mélanie,
Et je n’ai ressenti ni trouble ni douleur :
De tes vers si corrects la pesante harmonie
A frappé mon oreille et non touché mon cœur.
En vain tu poursuis ta carrière.
Sans ailes à la gloire on ne peut pas voler ;
Nous pleurerons longtemps la perte de Voltaire,
S’il ne reste que toi pour nous en consoler.

  • 1 - 3 avril. M. Saurin, de l’Académie française, ayant adressé à M. de La Harpe des vers extrêmement fades et doucereux sur sa Mélanie, un inconnu a parodié ces vers et s’est servi des mêmes rimes pour présenter l’inverse des mêmes pensées (M.).

Numéro
$2276


Année
1770




Références

Mémoires secrets, III, 1317-18 - Choix d'épigrammes, p.156