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Sur le Sr Pelletier-Desforts

Des Forts, de son mérite épris,
Va, disant d’un ton d’arrogance :
Sous mes prédécesseurs on n’entendait que cris,
Que murmures, que remontrance.
Ces gens-là n’étaient pas au fait de la finance,
Mais grâce au ciel, sous moi, la France
Ne souffre plus et ne dit mot. —
Étonné d’un orgueil si cruel et si sot,
Quelqu’un lui dit : Sais-tu pourquoi ce grand silence ?
Je vais te l’apprendre, maudit bardot1 ,
Bourreau d’un peuple doux autant qu’il est fidèle2 ,
Voici le fait, écoute bien :
Quand on le tond, le mouton bêle ;
Quand on l’écorche, il ne dit rien3 .

  • 1maudit bardeau (F.Fr.12699)
  • 2L’auteur veut sans doute faire allusion au Brevet de bourreau du régiment de la Calotte, qui fut octroyé à Des Forts, aussitôt après l’édit des rentes. (R)
  • 3Quand on l'égorge (F.Fr.12699)

Numéro
$0636


Année
1727




Références

Raunié, V,108-09 - Clairambault, F.Fr. 12699, p.357 - Clairambault, F.Fr. 12701, p.161 -Maurepas, F.Fr.12631, p.350 -  Arsenal 3128, f°246r - Mémoires de Maurepas, t.IV, p.182.


Notes

Vers qui ont été répandus à la cour contre M. Desforts, contrôleur général pour lui faire perde sa place (Mémoires de Maurepas)