La Patinade
La Pantinade
Chacun sait que les pantins
Sont des joujoux enfantins.
Financiers, plumets, robins,
Mères, filles, oncles, cousins,
Prélats, prestolets, enfin
Tout le monde a son pantin.
Un janséniste malin
Appelant son décret saint
Qui, dit-on, découpe et peint,
Est à Quimper-Corentin
Pour avoir fait de sa main
Notre Saint-Père en pantin.
A l’hypocondre Lubin
Qui se mourait de chagrin,
Hier le fameux Dumoulin,
Cet Esculape divin,
Disait : prenez du bon vin
Et faites danser Pantin.
Le nouveau Michel Marin,
Successeur de Pellegrin,
Promet pour le mois de juin
Sur des mémoires certains,
Tirés des anciens rabbins,
L’origine des pantins.
On dit que l’abbé Poupain1
Du sénat le benjamin,
Est malade chez Guérin2
Et même tire à sa fin
Pour avoir par le serein
Trop fait danser son pantin.
L’autre jour sur un pantin
Un maréchal presque saint3
Chez le héros libertin4
Prêcha comme un capucin.
Celui-ci lui dit, Cousin,
Tout le monde a son pantin.
F.Fr.15142, p.158-60