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Un Contrôleur habile

Un contrôleur habile1
Laverdy prêche aux états
Qu’il est las
De leurs ennuyeux débats.
Il raisonne, dans son style,
Comme un c… comme un contrôleur habile.

Avez-vous vu son édit2
Plein d’esprit ?
En deux mots il a tout dit.
En moyens qu’il est fertile,
C’est un c… c’est un contrôleur habile.

Qui l’aurait dit ? qui l’eût cru ?
Qu’un fétu,
Tout prêt à montrer le c…,
Aurait appris à la terre
Ce qu’un c… ce qu’un contrôleur peut faire.

La finance des Gaulois,
Aux abois,
N’avait bientôt plus de voix,
Quand le Roi dans sa détresse
Vite au c… vite au contrôleur s’adresse.

Il sait faire en un moment,
Sans argent,
Délirer le Parlement.
Aux Choiseuls faire la nique,
C’est un c… c’est un contrôleur unique.

La finance, dans sa main,
Prend un train,
A faire bien du chemin.
Les effets changent de gîte.
Ah ! qu’un c… ah ! qu’un contrôleur va vite.

Sans ce Sully bien placé,
L’an passé,
Dans un carton vernissé
Notre sort était sinistre.
C’est un v… c’est un vigoureux ministre.

Celui qui nous l’a donné
Soit loué,
Quoiqu’on le dise un roué :
Il jauge avec connaissance
Tous les c… tous les contrôleurs de France.

  • 1M. de Laverdy, conseiller au Parlement, avait été nommé contrôleur général des finances, le 12 décembre 1763, lors de la démission de M. Bertin. (R
  • 2« L’édit du 17 décembre 1764, pour la libération des dettes, monument de honte éternelle et pour le ministre qui l’enfanta et pour le Parlement qui l’enregistra, non seulement ne soulageait en rien l’État, mais le grevait encore de nouveaux impôts, et donnait plus d’extension aux anciens. Le prétexte était l’établissement de deux caisses, dont l’une pour le paiement des rentes et effets dus par le Roi, l’autre pour le remboursement et amortissement des capitaux. Pour y mieux parvenir et embrasser d’un coup d’œil la totalité des dettes, on obligeait tous les porteurs de contrats de les faire renouveler et viser et les porteurs d’effets de les faire liquider et réduire en contrats. Au moyen de ces convertissements il n’y avait plus rien d’exigible. » (Vie privée de Louis XV.) (R)

Numéro
$1227


Année
1765




Références

Raunié, VIII,35-37 - F.Fr.13651, p.145-46 - F.Fr.15142, p.10-13 - Mémoires secrets, I, 416-17