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Sans titre

Pour endormir son mari1

Renfelds chante à Chantilly

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

Le marquis2 y joint sa voix

Disant tous deux à la fois,

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

Ils font redire aux échos

Tous deux ces langoureux mots,

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

Quand le duc eut sommeillé

Et qu’il fut bien éveillé,

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

Il fit tant de bruit, dit-on,

Qu’on entonna sur ce ton,

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

A l’Hôtel on afficha

Les deux beaux vers que voilà :

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

Et depuis, dans tout Paris

On n’entend plus que ce cri :

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

Maris, soyez plus discrets.

On ne chantera jamais

Colimaçon borgne,

Montre-moi tes cornes.

  • 1 Sur un événement qui arriva l’été de 1739 à Paris. M. le Duc découvrit ou crut découvrir que sa femme était en intrigue galante ave le marquis de Bissy et fit grand tapage ce qui a fait chanter partout ce vaudeville. (Castries)
  • 2Le marquis de Bissy (Castries)

Numéro
$6096


Année
1739




Références

Mazarine Castries 3987, p.208-10