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Les Deux batailles de Guastalla

Sur les deux batailles de Guastalla1
Que de nos fastes on retranche
Un jour de sommeil ou d’erreur
Mais non, d’un beau réveil il est l’avant-coureur ;
Et dans le champ de Mars une heureuse revanche
Doit apprendre à nos ennemis
Qu’ils ne vaincront jamais les Français qu’endormis.
Jusque dans notre camp entrés à la sourdine,
Les Allemands nous ont surpris,
Accablés de sommeil, étendus sur nos lits.
Mais à mauvais jeu bonne mine,
Sans songer à les repousser,
Nous fuyons mais ce n’est que pour mieux avancer,
Le retour vaut mieux que matine :
Contraints de s’enfuir à leur tour,
Nous les suivons de près jusqu’à la fin du jour.
Je laisse à juger du carnage,
De la mort ou de l’esclavage.
Je ne sais quel sera leur sort,
Mais ils n’auront plus le courage
De réveiller le chat qui dort2 .

  • 1 - Par l’abbé Pellegrin. (M.) — Les Français ne tardèrent pas à prendre leur revanche de leur surprise de la nuit du I5 août. « La bataille de Guastalla fut la suite de cet échec que le maréchal de Broglie était impatient de réparer. Le 19 septembre, après avoir fait pendant huit heures des prodiges de valeur, les Impériaux sont battus et obligés de se retirer précipitamment au delà du Pô d’abandonner leurs morts, leurs blessés et le champ de bataille. » (Vie privée de Louis XV.) (R)
  • 2Vers faits à l’occasion de la surprise de M. de Broglio au camp de Guastalla par les Impériaux. (F.Fr.15147)

Numéro
$0812


Année
1734

Auteur
Pellegrin l'abbé



Références

Raunié, VI,101-02 - Clairambault, F.Fr.12705, p.169-70 - Maurepas, F.Fr.12633, p.295-96 - F.Fr.13661, p.637 et 689 - F.Fr.15140, p.5 - F.Fr.15147, p.160-61 - BHVP, MS 659, p.287-88 - BHVP, MS 670, f°102r (six premiers vers) - Barbier, II, 511-12