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Le Maréchal d’Asfeld

Le maréchal d’Asfeld1
On a beau dire du mal
De Bidal2 ,
C’est un très grand général
Et son nom, couvert de gloire,
Sera pla… sera placé dans l’histoire.

Ouand il quitta le métier
De gantier3 ,
Pour être garçon guerrier,
Chacun le jugea sans peine
Propre au ba… propre au bâton de Turenne.

Philipsbourg est le garant
Du talent,
Et du génie excellent.
Aujourd’hui, par sa science,
C’est le vau… c’est le Vauban4 de la France.

Il est plus sage, dit-on,
Que Caton,
Parle mieux que Cicéron,
Et si l’on pèse son style,
C’est un po… c’est un politique habile.

Son cœur tendre, à tout propos,
De sanglots
Accompagne tous les mots,
On le voit parmi les armes
Toujours mou… toujours mouillé de ses larmes5 .

Mais je n’aurais jamais fait
Le portrait
D’un héros aussi parfait :
Je ne m’arrête qu’à peine
Sur ce fa… sur ce fameux capitaine6 .

  • 1Autre titre: Sur le maréchal d'Asfeld. novembre 1734 (Clairambault) - Cette chanson sur M. le maréchal d’Asfeld fut faite au mois de septembre 1734 (Castries).
  • 2« On a fait un petit couplet de chanson pour le bonhomme M. d’Asfeld, qui a, dit‑on, toujours les larmes aux yeux quand il donne quelque ordre ou qu’il faut prendre quelque parti. » (Journal de Barbier). (R)
  • 3Marchand d’étoffes de soie, parce que M. d’Asfeld est petit‑fils de M. Bidal, marchand (Note de Barbier.) (R) - Bidal est le nom de Messieurs d’Asfed qu’on disait avoir été apprentifs chez Gautier, marchand de draps ; on les dit originaires de Suède (Castries)
  • 4Le fameux maréchal de Vauban, directeur général du génie, charge qu’a eue depuis le maréchal d’Asfeld dont il est ici question (Castries).
  • 5On reproche à M. d’Asfeld un trait qui est pourtant à son avantage. Après le siège de Philipsbourg la maraude fut fort considérable, surtout à Oppenheim. On fut obligé de faire plusieurs exemples et M. le maréchal d’Asfeld n’apprenait pas la mort d’un soldat sans verser des larmes. Son humeur était bien radoucie, car en Espagne où il commandait en 1707 sous le maréchal de Berwick, il exerça une discipline qui tenait plus de la cruauté que de la sévérité, au point que les Espagnols ont conservé sa mémoire en exécration en disant Dios vi guarde del cavalier d’Asfeld (Castries).
  • 6Le 26 janvier 1735, il fut remercié à cause de son grand âge, et remplacé à la tête de l’armée d’Allemagne par le maréchal de Coigny. (R)

Numéro
$0813


Année
1734 novembre (Castries) / 1735




Références

Raunié, VI,103-04 - Clairambault, F.Fr.12705, p.223-24 et 225-26 - Maurepas, F.Fr.12633, p.329-30 - F.Fr.12675, p.215-16 - F.Fr.13661, p.582 - F.Fr.15133, p. 311-13 - F.Fr.15136, p.280-82 - F.Fr.15137, p.213-15 -F.Fr.15140, p.21-23 -  F.Fr.15147, p.32-35 - Arsenal 2932, f°166r-167v - Arsenal 2934, p.239-41 - Arsenal 2938, f°118r-118v - Arsenal 2962, p.675 - Arsenal 3116, f°188 - BHVP, MS 542, p.306-10 - BHVP, MS 548, p.171-73 - BHVP MS 554, f°362-363r -BHVP, MS 558, p.30-31 -  BHVP, MS 658, p.163-64 - BHVP, MS 659, p.71-72 - BHVP, MS 705, p.311-13 - Mazarine MS 2166, p.390-92 - Mazarine Castries 3986, p.91 -  Lyon BM, MS 1553, p. 277-79 et 321-23 - Barbier, II, 519-20