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Sur trois filles d'opéra et plusieurs poètes qui firent une débauche au magasin

Sur trois filles d'opéra et plusieurs poètes

qui firent une débauche au magasin

Constitution, l’on vous trouve
En tout quartier, en ceux du Louvre,
Et partout on parle de vous,
Même dans la rue Saint-Nicaise1
Vous y faites d’assez beaux coups
Et de votre maître Nicaise.

Par vous a commencé la danse,
Camargo, souple à la cadence
Suivait de près la Pélissier
Qui jamais de rien ne s’étonne,
Connue de Paris en entier
Pour ce qu’elle est et pour friponne.

Royer, Péronne, bons apôtres,
S’en sont donné comme les autres
Mais hélas, pour le vieux Campra,
Il voyait tout par sa lorgnette ;
On peut dire à l’âge qu’il a
Adieu panier, vendange est faite.

Violente fut cette danse.
Mais honni soit qui mal y pense,
Pour éviter tout accident
Il fallut changer de chemise,
Qui fut ôtée en un moment
Et ne fut pas si tôt remise.

  • 1Trois filles d’Opéra, et Gruer, entrepreneur de l’Opéra, et plusieurs autres poètes, firent débauche dans le magasin de l’Opéra de Saint-Nicaise en 1731. Ils étaient nus ou sans chemise (M.).

Numéro
$3708


Année
1731 / 1734 (Castries)




Références

Arsenal 2931, f°177r-178r - Arsenal 3116, f°107v - HVP, MS 658, p.217-18 - Mazarine Castries 3986, p.102-03


Notes

On trouve plusieurs récits de qu’il fut convenu d’appeler le scandale du magasin de Saint-Nicaise. On peut distinguer au moins deux modes narratifs et musicaux.

 

L’un, fondé sur un timbre unique : soit Petite fronde ($3708), soit les Pendus ($3763)

 

L’autre, fonctionnant en mode pot-pourri sur 29 timbres ($3629) ou 40 ($3965).

 

Les quatre leçons proposent toutes un texte différent. En outre la version $3629 révèle de très profondes divergences entre Arsenal 2932 et Arsenal 3116, notamment pour ce qui est des timbres sur lesquels doivent se chanter les couplets.