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Chanson des charretiers de l’artillerie de l’armée de Condé

Chanson des charretiers

de l’artillerie de l’armée de Condé

Un chartier de l’artillerie

Disait à deux grenadiers

Qui rappelaient les lauriers

Cueillis par l’infanterie :

Morguenne, je n’entendons

Que vous dans votre écurie.

Vous oubliez le canon,

Mais sans lui que ferait-on ?

 

Dès qu’au moulin de Groningue

On découvrit l’ennemi,

On n’entendit qu’un seul cri,

Vive Louis ! qu’on se distingue.

Morguenne, avec nos canons

Comme je les étrille, étrille,

Morguenne avec nos canons

Comme je les étrillons.

 

Tandis que chacun s’apprête

A combattre des premiers,

Saint-Auban dit : canonniers,

Allons, commençons la fête.

Morguenne, etc.

 

Il dit, et d’un grand courage,

Rien ne peut plus l’éviter ;

Il a déjà fait carnage,

Morguenne, etc.

 

Lukner avec sa colonne

A l’instant s’est reculé

De crainte d’être écrasé ;

Sa précaution fut bonne,

Morguenne, etc.

 

Le jour de notre tapage,

Comme nos chevaux galopaient,

On aurait dit qu’ils craignaient

De ne point être à l’ouvrage,

Morguenne, etc.

 

Je pourrions aussi vous dire

Quelque chose à notre honneur

Le ministre, ce seigneur,

Que tout un chacun admire

Nous flatte certainement

Par un mot qu’il vient d’écrire

A Monsieur le commandant

Pour nous faire compliment.

 

Si le prince héréditaire

N’est pas content de cela,

Il viendra quand il voudra,

Nous pouvons le satisfaire

Morguenne, etc.

 

Chaque officier le désire

Autant que les canonniers,

Et nous autres, charretiers,

Cela nous ferait bien rire,

Morguenne, etc.

 

Si l’on m’en croit, je lui conseille

De ne s’y plus exposer,

S’il veut se faire torcher,

Je l’entendons à merveille

Morguenne, etc.

 

Ça, cher ami, allons boire

A la santé de Condé.

Il est chéri, respecté,

Des enfants de la victoire.

N’oublions pas Saint-Auban,

Il s’est acquis trop de gloire

Et recommençons souvent

Pour ce brave commandant.

Numéro
$7783


Année
1745 ?




Références

F.Fr.15142, p.48-49