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Chanson

Chantons tous d’un cœur fort joyeux

De nos soldats victorieux

Les exploits généreux,

Pour la gloire de la France

Font voir partout leur vaillance

Sont toujours fort furieux

De faire voir aux plus hardis

Qu’ils n’appréhendent point le défi

Que leur présente l’ennemi.

 

L’Aigle doit avoir mal au cœur,

Appréhendez tant de chaleur

Du Soleil son vainqueur,

Car le grand coq, la France,

Abaissera son arrogance

Et fera voir à l’Empereur

Que nos soldats vaillants

Ont battu de tous temps

Tous ces fiers Allemands.

 

Si Berwick et Villars sont morts,

Nous serons toujours les plus forts,

Aurons les mêmes sorts,

Car d’Asfeld l’assurance,

Et de Noailles la prudence

Feront partout leurs efforts.

Belle-Isle et Tingry tout par là,

Broglie les brouillera,

Cogny les cognera.

 

Et puis tous nos Princes du Sang

Qui tiennent le premier rang

Pour l’honneur de Louis le Grand,

Et plusieurs Grands de la France

Signalent partout leur vaillance.

Ils font voir aux Allemands

Sans craindre l’Empereur

Ni sa grande chaleur

N’effraie point leur grand cœur.

 

Le grand général de Mercy

Et le comte Cogny

Se sont fait un défi

Et pendant treize heures entières

Se sont donné les étrivières.

Mais le maréchal de Coigny

A eu l’avantage sur Mercy

Qui est mort dans le défi

Au regret de l’ennemi.

 

Il avait oublié qu’à Neubourg

Monsieur le maréchal Dubourg

Lui a donné le tour ;

Croyant d’avoir l’Alsace,

Ce fut pour lui la besace

En cherchant quelque détour

Se sauver en se cachant

Des Français fort vaillants

Qui battirent ces Allemands.

 

Puisque l’on a pris Philisbourg,

La ville avec le faubourg,

Malgré le grand détour

Du débord de la rivière

Qui a voulu nous faire barrière.

Mais le Français comme un vautour

Guidé par le dieu Mars

A franchi tous les hasards

Avec ses braves soldats.

 

Brisac va y avoir son tour,

Et puis ensuite à Fribourg,

Et de là Ausbourg,

Et puis tout droit en Bavière

Y faire là notre carrière

En passant par Ausbourg

Fioulme aura son tour

Sans craindre le Brandebourg

Nous y ferons quelque séjour.

 

Monsieur le comte de Clermont,

Digne héritier du grand nom

Des puissants Bourbons

Quoiqu’abbé commendataire,

En habit de mousquetaire

Aussi hardi qu’un lion

Signale partout sa valeur,

Son courage et son grand cœur,

Donne à l’ennemi la terreur.

 

Monsieur le prince de Conti

Avec le prince Tingry

Animent bien leur parti,

Et Monsieur le prince de Dombes

Est là qui commande aux bombes,

Ne craignent point les défis,

Et Monsieur le comte d’Eu

Qui n’en fait qu’un jeu

De la poudre et de son feu.

 

Prions tous le grand Roi des Cieux

Que nous soyons victorieux

De nos ennemis envieux

Et qu’il nous fasse la grâce

D’y abaisser leur audace,

Que l’on puisse dire en tous lieux :

Vive Louis Quinze du nom,

Sa royale maison,

Digne sang de Bourbon.

            FIN

Numéro
$6969


Année
1735




Références

Clairambault, F.Fr.12705, p.473-77