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Éloge de M Boulongne

Éloge de M. de Boulogne1
Des financiers les suppôts
Ont brouillé la besogne ;
Qui pourra par ses travaux
En démêler le chaos ?
Boulogne, Boulogne, Boulogne.

Qui, du gendre cordial
Du bon roi de Pologne,
Peut, sans emplir l’hôpital,
Remplir le trésor royal ?

Malgré vos projets honteux,
Maltôtiers sans vergogne,
Quel ministre généreux
Rendra les peuples heureux ?

Au vainqueur de Cumberland,
Ce duc à rouge trogne,
Qui fournira tout l’argent
Qui manque jusqu’a présent ?

Comme on veut dans un emploi
On taille, on tranche, on rogne ;
Qui rendra tout à son Roi,
Sans rien retenir pour soi ?

Amis, buvons à longs traits
Ce nectar de Bourgogne.
Nos désirs sont satisfaits,
Chantons tous : Vive à jamais
Boulogne, Boulogne, Boulogne2 .

  • 1« M. de Moras s’étant démis de la charge de contrôleur général des finances pour se livrer entièrement aux affaires de la marine, M. de Boulogne, intendant des finances, fut nommé par Sa Majesté contrôleur général, et prêta serment entre les mains du Roi pour cette charge. Comme il travaillait depuis plus de trente ans dans cette matière avec une estime générale, il avait le vœu public. » (Journal historique, 25 août.) (R)
  • 2Cet enthousiasme ne devait pas être de longue durée. « M. de Boulogne était un damoiseau fort occupé de sa toilette, soigneux de sa perruque, élégant dans ses vêtements et sans aucunes vues. Il créa des charges et des rentes viagères, augmenta le prix du tabac, força de financer certains possesseurs d’offices, et, n’ayant rien de mieux à faire, fut renvoyé au bout de dix‑huit mois. » (Vie privée de Louis XV.) (R)

Numéro
$1161


Année
1757




Références

Raunié, VII,285-86 -Clairambault, F.Fr.12721, p.239-40 -  F.Fr.10479, f°579