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Christine de Suède

Christine de Suède1
Les ombres des héros dans la plaine élysée,
Flattant leur propre gloire avec impunité,
Doutaient insolemment si la Nature usée
Pourrait les égaler dans la postérité.

Ingrats, dit-elle alors d'un accent irrité,
Qui prenez mes faveurs à titre de risée,
Je vous ferai bien voir si je suis épuisée
En formant les sujets de votre vanité.

Elle acheva ces mots, et du plus grand des hommes
Fit naître ce chef-d'œuvre en ce siècle où nous sommes.
Aux efforts qu'elle fit tout l'Olympe accourut.

Tout l'air fut épuré, tous les dons s'épandirent,
Tout le Nord tressaillit, tous les héros pâlirent !
Et Christine parut2 .

  • 1Christine de Suède, fille de Gustave‑Adolphe et de Marie‑Éléonore de Brandebourg (1626‑1689), fut proclamée reine à l’âge de six ans, lorsque son père mourut sur le champ de bataille de Lutzen, prit le titre de roi en 1650 et abdiqua en 1654. Elle ne fut pas moins célèbre par ses talents que par ses dérèglements et la singularité de sa vie aventureuse. (R)
  • 2Ce sonnet doit être de beaucoup antérieur à l’époque où il figure dans le Recueil manuscrit. ; il n’a sans doute été transcrit ici que pour expliquer le suivant qui en est une parodie. (R)

Numéro
$0328


Année
1719




Références

Raunié, III,115 - Clairambault, F.Fr.12697, p.189bis - Maurepas, F.Fr.12630, p.5 - Arsenal 2961, p.526-27 - Arsenal 3132, p.408


Notes

Modèle du suivant $329