Non, Monseigneur, en vérité1,
Ma muse n’a jamais chanté
Ammonites ni Moabites2 :
Brancas3 vous répondra de moi ;
Un rimeur sorti des jésuites,
Des peuples de l’ancienne loi,
Ne connaît que les Sodomites.
- 1. Par Arouet de Voltaire, accusé d'avoir fait le couplet précédent [$0113] sur Mme de Berry, dont il fut exilé et envoyé à Tulle (Arsenal 2930) - Justification d'Arouet (F.Fr.9351) - Epigramme par Arouet à M. le duc d’Orléans pour se justifier d’avoir fait le précédent couplet. (Clairambault) - Epigramme de Voltaire à M. le duc d’Orléans (Toulouse 561)
- 2. Je n’ai point chanté l’Ammonite /, Monseigneur, ni les Moabites, / Brancas (Toulouse 561) ; Chanté / De vos Jean-fesse d'Amonites (BM, MS 758)
- 3. Un des favoris du Régent surnommé la caillette gaie : Ce duc, d’une figure fort jolie, grand ami du Régent et de toutes ses parties, s’était retiré à l’abbaye du Bec, pour y passer le reste de ses jours dans la dévotion, après avoir vécu dans le monde en homme fort dissipé. Le voilà donc tout à coup dévot, et écrivant de sa sainte retraite à M. le duc d’Orléans, pour l’engager à l’imiter. Celui‑ci ne lui fit d’autres réponses que ces deux vers d’une chanson de Chaulieu, qu’il inscrivit au bas de la lettre du duc : Reviens, Philis, en faveur de tes charmes / Je ferai grâce à ta légèreté. (Mémoires du marquis d’Argenson) (R)