Aller au contenu principal

Sans titre

Un esprit fort1 dont la vengeance2
A bouleversé tout en France
Pendant quatre ans,
Devait prévoir tous les obstacles
Et faire dicter ses oracles
Par le bon sens.

On sait que royales cédules
Sont pour vous objets ridicules,
Hochets d’enfants ;
Mais le prince avec son ministre
Rendront tout revenant sinistre
Aux mécréants.

En vain sur le Romain Malesherbe
Vous tentez un effet superbe
De vos poisons ;
L’aigle, planant vers l’astre utile,
Laisse en paix siffler le reptile
Dans les buissons.

Toi, de Thémis Dieu tutélaire,
Et du zèle parlementaire
L’un des tenants ;
Miroménil, de ta victoire
Jouis, et tu seras la gloire
Des revenants.

O Roi, par un trait de justice,
Tu viens de mettre au précipice
Les vrais tyrans ;
Ces soi-disants martyrs du trône ;
Méritent qu’on les abandonne
Aux revenants.

Méprise une audace éphémère,
Prince qu’on aime et qu’on révère
Dans tous les temps,
Ton équité, ta bienfaisance
T’assureront l’obéissance
Des revenants.

  • 1Je joins ici deux pièces en vers qui ont rapport au rétablissement de l’ancien Parlement dont je n’ai pu faire usage plus tôt, faute d’être parvenu à me les procurer. Il m’a paru qu’elles devaient occuper une place à la fin de ce volume avant la clôture de la présente année. […]  la seconde est la contre-parodie de la parodie de la jolie chanson des revenants par M. Collé. (Hardy)
  • 2 - Contre parodie de la parodie des Revenants. Voir $1390, $1391, $1392

Numéro
$1393


Année
1775




Références

Raunié, IX,45-46 - Hardy, III, 770